Préparer ses examens pour les réussir : coaching sportif et astuces de pros

Les thèmes de l’article:

Coaching, Conseil, Cours, Epreuves, Etudes, Formation, Métier, Préparation examens, Révisions, Sport, Stress

Un examen est une épreuve. En cela, il s’anticipe et se prépare, au même titre qu’une compétition sportive. Pour se sentir en confiance, lutter contre le stress et marquer des points, le savoir-faire sportif est une mine de ressources. Conseils de Chris Wolf, CEO du Lausanne Hockey Club et de Laura Calabrese, coach professionnel et coach de vie.

L’ENTRAINEMENT

En hockey, une saison avec des matchs se prépare et s’anticipe pour pouvoir réaliser des ajustements. C’est la même chose pour un examen professionnel ou scolaire. Les révisions prennent du temps. Il s’agit de les organiser efficacement à l’aide de quelques principes assez simples.

La première règle est « de s’écouter et de connaître son fonctionnement », assure Laura Calabrese, coach professionnelle et coach de vie. Quel est votre biorythme : êtes-vous du soir, du matin ? Comment travaillez-vous ? Votre mémoire est-elle visuelle ou auditive ? Par le passé, qu’est-ce qui a fonctionné pour vous en formation ? Surtout, respectez votre propre équilibre, ne le bouleversez pas. Si le dimanche vous avez besoin de couper, de dormir ou d’être en famille, respectez ce temps de respiration qui sera bénéfique pour faire le vide et mieux réviser vos cours.

Ensuite, planifiez vos révisions. 25% de personnes parviennent à performer en ayant travaillé au dernier moment. Mais attention, se motiver en dernière minute peut aussi être source de panique. Ce n’est pas une stratégie recommandée : après des mois de formation parfois en parallèle d’une activité professionnelle, la fatigue s’accumule. Comme au hockey, c’est bien une fois les cours finis que tout se joue pour vous. « La vraie compétition, ce sont les play-offs en fin de saison. Si on arrive fatigué et en ayant sous-estimé l’adversaire, c’est fini », explique Chris Wolf. Voilà pourquoi tout miser sur la dernière minute est vraiment risqué. L’entraînement régulier, lui, est clé.

“En sport, s’entraîner c’est viser trois objectifs”, explique le CEO: “trouver des automatismes, se rassurer et obtenir des performances, donc s’améliorer”. Il en va de même pour les révisions. Elles doivent vous permettre d’acquérir des contenus de cours pour les connaître sur le bout des doigts, apprendre à vous faire confiance et réussir vos examens. Pour ce faire, pas de secret : il faut construire votre plan de révisions, comparable à un plan d’entraînement sportif.

Pour ce faire, quelques principes de base. « Inutile de prendre le même temps pour tout », explique Laura Calabrese. “D’abord, identifiez les matières le plus compliquées pour vous et consacrez-leur plus d’espace dans votre agenda”.

Ensuite, appropriez-vous la matière. « Souvent, c’est l’inconnu qui fait peur. Avant même la formation, identifiez ce qui est totalement neuf pour vous. Lisez les supports de formation avant le cours pour vous approprier la matière au préalable, ce qui facilitera sa compréhension et son assimilation. Plus on crée du connu dans l’inconnu, plus on augmente sa zone de confort », explique Laura Calabrese.

Vous butez sur un sujet compliqué et vos révisions ne fonctionnent pas ? Modifiez votre tactique. « Lorsqu’on a répété, répété, répété, répété et que rien ne fonctionne, il faut parfois trouver d’autres méthodes. Un coach peut changer ses plans du tout au tout pour susciter un autre état d’esprit dans l’équipe », observe Chris Wolf. Une solution consiste, par exemple, à confronter les cas théoriques à la réalité. Si vous devez apprendre à faire des décomptes de salaires, essayez de lire votre propre fiche de paie, posez des questions à votre entourage, à votre employeur, en ligne… « C’est l’action qui sauve : il faut dépasser sa peur et aller au-delà de ses propres limites pour acquérir pleinement un savoir », estime Laura Calabrese.

Enfin, pour être le plus efficace possible, délimitez très précisément vos plages de révisions dans votre agenda. Plutôt que de prévoir deux heures pour « voir les assurances sociales », prévoyez 45 minutes pour revoir les décomptes annuels AVS et 45 minutes pour relire tout le chapitre concernant les prestations de l’AI.  « Il faut prévoir des objectifs délimités, simples, faciles à enclencher. Découper chapitre par chapitre, nombre de pages par nombre de pages », explique Laura Calabrese. Exactement comme des séances de musculation !

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LA POSTURE MENTALE

En sport, la motivation est clé. Elle le sera d’autant plus qu’elle est vécue collectivement et en équipe. « Le mental se forge au quotidien, avec l’acquisition des répétitions et des mouvements, la manière dont on gagne ou dont on perd. On peut gagner ou perdre en restant concentré sur son objectif et garder le focus sur les bonnes choses. », explique Chris Wolf. Autrement dit, quels que soient les aléas de votre formation, les hauts et les bas personnels, la réussite ou non des examens blancs : c’est votre objectif final qui compte. Seules les notes obtenues le jour de l’examen vous qualifieront. Restez concentré sur ce but.

La rumination mentale négative est un facteur d’échec. « La plus grande barrière, c’est nous-même », explique Laura Calabrese, qui suit tous les jours des personnes en conflit avec elles-mêmes. En cas de doute ou de fragilité intérieure, elle conseille « d’écouter cette voix qui nous dit que nous n’allons pas y arriver, d’être à l’affût de sa venue, d’où elle surgit en nous, puis de se désidentifier de ces peurs et de ces critiques.

Enfin, une stratégie consiste à se parler avec bienveillance, sans jugement, pour pouvoir renouer avec l’action : “Je vais réviser, je vais entamer ces actions-là qui me permettront de réussir. » Parmi le vocabulaire à bannir : « Il faut, je dois, ça va être… » Essayez de remplacer les injonctions culpabilisantes par des verbes d’action et d’observation : « Je vais faire, je mets en place, je prévois… »

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LA PREPARATION PHYSIQUE

“Pour des sportives ou sportifs professionnels, se connaître et savoir s’alimenter en vue de performer fait partie du métier », explique Chris Wolf. “C’est un savoir-faire au même titre que la gestion de son stress. Il y a une part de bon sens. Le sommeil, lui, est tout aussi important que l’alimentation”, rappelle le CEO.

C’est un outil de mémorisation essentiel, toujours plus mis en avant par les neurosciences. “Si l’activité physique, 8h de sommeil et une alimentation saine sont recommandées, nul besoin non plus de vous imposer des règles trop rigides”, rappelle Laura Calabrese. “L’essentiel reste d’être à l’écoute permanente de ses besoins. Sinon, on risque d’entretenir une frustration constante de ne pas atteindre ces objectifs, ce qui va aussi nous fatiguer.”

PENDANT L’EPREUVE : METHODE ET STRATEGIE

Au cours de votre examen, comme au cours d’un match, soyez tactique !

Sur des épreuves avec plusieurs types de questions et de barème, la plupart des candidats misent sur ce qui rapporte le plus de points, et y consacrent davantage de temps et d’énergie. Mais le stress ou le sujet du jour peut vous jouer des tours. Si vous êtes décontenancé par une question ou qu’il vous arrive d’avoir un blanc momentané, soyez souple. Commencez par une autre partie de l’épreuve. « En hockey, on s’adapte au fil des matches. Il faut faire en fonction de l’adversaire. On peut changer toute une tactique d’un match à l’autre. Dans tous les cas, l’immobilisme n’est pas conseillé. Si vous êtes remis en question, il faut adapter votre stratégie », explique Chris Wolf.

Quant à la gestion du stress, le jour même, sachez que les tensions font partie du jeu. Même chez les joueurs au plus haut niveau, habitués à gérer la pression, le stress peut survenir. « Mais il ne faut pas s’y arrêter. Un match compte tellement de retournements qu’il faut rester concentré sur la suite », résume Chris Wolf. Tant que vous avez du temps devant vous, donnez le meilleur de vous-même.

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FACE AUX RESULTATS

Si la réussite peut parfois être questionnée, c’est l’échec qui mérite compréhension. Face à lui, Laura Calabrese suggère, une fois de plus, de rester dans l’observation et l’analyse et de sortir du jugement. « Il faut saisir ce qui s’est passé, quelle matière a été un frein et savoir saluer les efforts livrés, même s’ils ne sont pas récompensés à ce moment », pointe Chris Wolf. Bien évidemment, dans ce cas, il y a un flot d’émotions négatives à évacuer, mais rien ne sert de s’y focaliser. “Un sportif ne passe pas des heures sur une défaite, mais se projette sur la suite. On a perdu, mais on est déjà focus sur le prochain match, voilà ce que dit le coach à ses joueurs », explique Chris Wolf. “Pour relativiser, il suffit parfois de se dire qu’est-ce que cet échec change concrètement à ma vie ? », estime Laura Calabrese. Souvent, on se rend compte que l’impact n’est pas si dramatique.