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Promouvoir un employé ne suffit pas à en faire un chef d’équipe. Les cadres voient leur rôle transformé par les mutations du travail et deviennent des profils clés. Si aucun candidat ne réunit à lui seul toutes les compétences requises, voici comment lui donner la chance de les acquérir.
Le syndrome du mauvais chef
Qu’on le veuille ou non, le niveau de professionnalisme et l’attitude d’une ou d’un responsable d’équipe ont un impact sur la motivation des collaborateurs. « Sept départs sur dix ont un lien avec le supérieur hiérarchique », estime Marc Hubacher, responsable des Ressources Humaines au Centre Patronal. Toutefois, les démissions ne sont pas les seuls indices de management hasardeux.
« On observe aussi de la démotivation, des délais non respectés, des objectifs non atteints. Les impacts sur le business sont nombreux », note le responsable.
À l’inverse, quand un cadre remplit ses fonctions, les effets sur l’équipe sont invisibles, mais puissants. « Moins de problèmes quotidiens ou structurels, et comme au sport, des gens investis, un excellent esprit d’équipe et un fonctionnement fluide, parce que le coach aura su prendre les bonnes décisions à temps, stopper ce qui n’allait pas, mettre du liant là où c’était nécessaire. Cela paraît simple, mais cela demande énormément de compétences, au premier rang desquelles, l’empathie et l’intelligence émotionnelle. »
Quelles compétences pour un manager ?
Les attentes envers les managers ont changé avec la quête de sens dans sa vie professionnelle. « Quand on pense à son travail, on ne se focalise plus sur son salaire et ses avantages matériels. C’est l’épanouissement qui est visé. Le sentiment d’apporter une plus-value à un service, à ses collègues. Dans ce contexte, le rôle des responsables est multiple. La reconnaissance des salariés passe par eux, tout comme la satisfaction en entreprise. À eux d’assurer la gestion des talents, de les identifier et leur procurer un environnement propice », estime Aurélia Pletscher, ambassadrice du Certificat de Gestionnaire RH auprès de Romandie Formation, et responsable RH de la Haute École de Pédagogie vaudoise.
Par ailleurs, le manager est le premier contact direct du salarié en matière de ressources humaines, « l’interlocuteur RH de proximité », résume Marc Hubacher. Bien sûr, il doit animer les équipes, « sentir » l’ambiance et adapter son encadrement. C’est aussi à lui de leur donner des retours, des outils de soutien et de formation quand c’est nécessaire, de gérer des situations complexes ou des problématiques interpersonnelles. Sans compter « le bon fonctionnement du travail à distance et la cohabitation des générations », énumère Marc Hubacher. Mission impossible ?
Combien de temps pour devenir manager ?
Peu de managers sont formés sur tous ces plans. Néanmoins, quelques dimensions s’avèrent incontournables. « Une profonde connaissance de soi tout d’abord : se développer, travailler sur ses émotions, avoir du recul sur ses pratiques. Un savoir technique ensuite : faire appel aux outils de type test Insights qui regroupent les grands types de personnalités, etc. », explique Aurélia Pletscher.
Les moyens d’apprendre sont multiples (voir encadré ci-dessous), mais attention, « une sensibilisation de trois jours ne suffit pas », soulignent les deux experts.
Pour qu’une personne entre réellement dans sa fonction, « il faut compter six mois à un an », estime Aurélia Pletscher.
En effet, il est, selon elle, essentiel d’expérimenter les apprentissages théoriques auprès de son équipe, puis remettre cela en perspective. « Ce n’est pas un rôle qui s’acquiert en quelques heures et permet d’être opérationnel le lendemain. » Pour ce qui est des prérequis, un profil ouvert et tourné vers les autres et l’équipe reste indispensable.
Comment se former au management ?
Plusieurs formules existent, selon les profils et les situations.
— Les modules brefs (« comment devenir un chef efficace », « motiver et responsabiliser ses collaborateurs » ?) : ces sessions de deux jours sont très utiles pour régler une problématique, un conflit ou une difficulté précise, mais elles ne transformeront pas une personne promue manager du jour au lendemain ! Pour cela, il faut viser un apprentissage plus long.
— Les formations longues : à privilégier pour devenir responsable d’équipe. Sur plusieurs mois, elles offrent des allers-retours entre terrain et théorie, et permettent à la personne d’entrer dans la fonction petit à petit. C’est le cas du Brevet fédéral de spécialiste en conduite d’équipe. Dans tous les cas, il faut privilégier un organisme de formation ancré, reconnu, apportant un diplôme certifiant.
— Le coaching : très précieux pour parfaire ses « softs skills » sur le long terme, ou pour accompagner un manager dans sa première expérience. Il peut se dérouler sur une période donnée (six mois), ou en accompagnement d’un projet, par exemple.
— Le mentoring : ce n’est pas une formation proprement dite, mais un suivi approprié pour un manager déjà expérimenté qui souhaite se développer, et s’orienter, à terme, vers des fonctions ou un diplôme de leadership.
Intervenants dans l’article
Aurélia Pletscher
Ambassadrice pour la formation au Certificat de Gestionnaire RH auprès de l’institut Romandie Formation et responsable de l’unité RH à la Haute école pédagogique Vaud.
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