Les thèmes de l’article:
Envie de gagner en compétences, ou de changer d’activité mais sans quitter son entreprise ? Besoin d’aide pour choisir votre organisme de formation ? Quatre conseils pour mener à bien un projet de formation au travail.
Quelles sont mes motivations ?
C’est la question à vous poser en premier et celle qui va vous guider tout au long de votre démarche : quel est votre projet professionnel ? Avant de remplir le moindre formulaire d’inscription, prenez le temps de clarifier votre objectif. « Etes-vous dans une démarche de reconversion ? De perfectionnement dans le but d’obtenir une promotion ? De validation d’acquis passés qui doivent être reconnus ? Ou encore de développement personnel avec des motivations propres ? », distingue Nelly Barblan, responsable de filière du Certificat en Ressources Humaines de Romandie Formation, experte Human Resource Swiss Exams (HRSE) au Certificat RH et Brevet RH.
Pour discerner pourquoi et comment construire votre projet de formation, Marc Hubacher, responsable des ressources humaines pour le Centre patronal recommande notamment de partir de son parcours passé et de rechercher la cohérence : « il peut s’agir d’ajouter une corde à son arc en acquérant de nouvelles compétences et en élargissant ses connaissances. Ou alors dans son propre métier, d’apprendre à conduire le changement », donc d’évoluer plutôt de manière hiérarchique en apprenant à diriger des projets, des équipes, des entreprises.
Dans les deux cas, il peut être bon d’analyser quelques expériences passées : « quels sont les savoir-faire qui nous ont manqué dans un projet, les feedbacks que l’on a reçu, les personnes qui nous ont inspirées ? », pointe Marc Hubacher. Autant de pistes pour avancer.
Quelle formation correspond le mieux à mes besoins ?
Attention : « une formation donne accès à un secteur d’activité, voire à un métier et non à un poste », pointe Marc Hubacher. Avant de se ruer sur un cursus, identifiez en priorité les compétences nécessaires par rapport à votre objectif. S’il s’agit de manager une petite équipe, peut-être qu’une simple mise à jour en comptabilité et gestion de projet suffit, plutôt qu’un MBA d’une année complète?
Lire aussi : S’en sortir dans la jungle des formations en management
Pour éviter de se perdre parmi les formations disponibles réalisez votre propre analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et menaces). Parmi les éléments à prendre en compte : les compétences dont vous avez besoin, le temps et le budget dont vous disposez, les atouts et inconvénients des formations existantes.
Pour certains métiers, les formations sont connues et aisées à identifier : en finance et comptabilité, un brevet fédéral vous apportera les compétences nécessaires. Pour d’autres secteurs, par exemple toutes les activités modifiées par la digitalisation, le choix est plus large. Dans ce cas, « prenez le temps d’échanger avec un expert des ressources humaines, ou un spécialiste du domaine d’activité », conseille Marc Hubacher. Un critère essentiel doit vous guider : « la reconnaissance du diplôme sur le marché du travail. Si on investit du temps pour se former, il faut pouvoir le valoriser », conclut l’expert.
Enfin Nelly Barblan recommande de se référer au site d’Orientation.ch, portail officiel suisse de l’orientation professionnelle, universitaire et de carrière. « La description de chaque formation ainsi que les conditions d’admission aux examens sont listées. Les prix et les instituts figurent aussi en ligne, ce qui est utile pour pouvoir faire un comparatif », explique l’experte. A noter que ce n’est pas le prix, mais les distances importantes entre le lieu de formation et le lieu de vie, tout comme les horaires inappropriés qui entraînent la plupart des abandons en cours de route.
Quelles sont les aides financières qui existent ?
Se former demande un investissement financier. Cependant, c’est aussi un investissement professionnel pointe Marc Hubacher. « Se former est un métier en soi, qui fait partie intégrante d’une carrière. Chacun est responsable de son employabilité et devrait pouvoir, à échéance régulière, faire un bilan et se questionner sur ses compétences mais aussi ses envies.»
Lire aussi : Financement des formations sur Romandie Formation
Des aides financières externes existent. La Confédération, certaines faîtières disposant de fonds de formation ou des aides cantonales ciblées peuvent aider à prendre en charge une partie des coûts de certaines formations. Ces mécanismes valent la peine d’être sollicités, car ils peuvent représenter une prise en charge intéressante et importante. L’autre option est de se tourner vers son employeur pour voir s’il peut accompagner tout ou partie d’une formation.
Il le fera d’autant plus volontiers que la démarche est concertée et gagnante pour les deux parties, souligne Frédéric Bonjour, directeur de Romandie Formation. « Associer l’employeur est essentiel (sauf évidemment si le but est de changer d’entreprise), notamment pour pouvoir exercer en cours d’emploi des éléments acquis lors de la formation. Pour obtenir le brevet RH, par exemple, une expérience approfondie dans différents aspects du domaine est demandée (recrutement, recadrage, plans de formation). Pour l’employeur, associer un employé à ces aspects est aussi une opportunité, et pour l’employé, c’est une condition essentielle pour réussir son examen.» A noter : convaincre l’employeur de l’utilité d’une formation passe évidemment par la mise en valeur des nouvelles compétences dont bénéficiera l’entreprise. Mais souligner sa motivation par des démarches concrètes et pro-actives est tout aussi important.
Quel cadre dois-je mettre en place pour réussir ?
On l’oublie souvent mais une formation est aussi un investissement conséquent en temps et en énergie, durant une période donnée. Il importe d’abord d’en être conscient à titre personnel. « Il faut se préparer à sortir de sa zone de confort, se confronter à sa peur de l’échec. Viser un objectif atteignable, visualiser de manière positive la réussite, mais aussi lâcher prise car tout ne se déroulera pas comme prévu », avertit Nelly Barblan.
Ensuite, il est important d’avertir son entourage et d’être entouré de proches qui soient soutenants et prêts à comprendre que l’on s’investit momentanément plus intensément dans sa carrière. « Il faut les sensibiliser au fait que l’on disposera de moins de temps libre durant quelques semaines, mois ou même année, et que cela impactera certains modes d’organisation familiale ou hobby », évoque Nelly Barblan. Un élément qui peut aider : « se créer un espace de travail dédié. Se dire : c’est ici que je lis, que je révise, que j’apprends et que j’approfondis. »
En résumé
Pour se former, il importe de bien discerner quel est l’objectif professionnel visé : c’est ce qui permettra de tenir sa démarche dans la durée. Pour choisir la formation sur-mesure en fonction de sa situation, une analyse fine des atouts et des risques de la démarche est nécessaire, en passant en revue ses expériences professionnelles récentes.
Se former a toujours un coût financier, et des aides existent souvent pour le prendre en charge, mais c’est aussi un investissement en termes d’employabilité. Enfin, pour qu’une formation soit réussie et menée à terme, elle demande du temps et de l’énergie, soit une réorganisation temporaire de son quotidien, à mener en concertation avec son entourage personnel et professionnel.
Intervenants dans l’article
Nelly Barblan
Responsable de filière du Certificat en Ressources Humaines de Romandie Formation, experte Human Resource Swiss Exams (HRSE) au Certificat RH
et Brevet RH.
Soyez les premiers informés en vous inscrivant à notre newsletter
Notre newsletter vous renseigne régulièrement sur les contenus, les nouveautés, l’actualité et les offres de Romandie Formation.